Intervention mercredi 20 septembre à la MPT Champfleury par Christelle LEBLANC, En charge du suivi des Actions Éducatives Familiales, ANLCI.
Les 3 missions essentielles de l’ANLCI
- Mesurer : l’illettrisme pour mieux connaître les personnes concernées et offrir aux décideurs une vision claire des besoins
- Organiser : pour coordonner les décisions et les actions au niveau national et sur tous les territoires
- Outiller : Pour faire connaître ce qui marche et permettre à la prévention et à la lutte contre l’illettrisme de changer d’échelle
Illettrisme de quoi parle-t-on ?
- Situation d’analphabétisme : celle d’une personne qui n’a jamais (ou très peu) été scolarisée, en France ou ailleurs
- Situation de Français langue étrangère (FLE) : celle d’une personne qui a été scolarisée dans un autre pays et qui ne maîtrise pas la langue française.
- Situation d’illettrisme : celle d’un adulte qui a été scolarisé en France et qui n’a pas acquis une maîtrise suffisante des compétences de base pour être autonome dans les situations simples de la vie courante
Quelques chiffres ?
- 2 500 000 adultes en situation d’illettrisme ; ce sont des adultes qui sont, ont été ou seront de futurs parents.
- Plus de la moitié d’entre eux vivent dans les zones rurales et faiblement peuplées.
- Plus de la moitié des personnes en situation d’illettrisme datent leurs premières difficultés de l’école élémentaire et plus particulièrement du cours préparatoire.
- 90 000 jeunes environ sortent chaque année du système scolaire sans qualification
L’illettrisme relève le plus souvent de la conjonction de deux processus :
- Des difficultés dans la phase d’apprentissage notamment dans le domaine de la langue : parler, lire, écrire.
- Un défaut de consolidation de ces apprentissages au cours du cursus scolaire, défaut qui entraîne une très forte déperdition en termes de connaissances et de compétences au fil du temps.
La prévention de l’illettrisme doit prendre en compte cette articulation : il ne suffit pas, pour atteindre les objectifs du socle commun, de proposer la découverte puis une première maîtrise des différentes connaissances et compétences attendues, il faut aussi assurer leur consolidation
3 objectifs complémentaires pour une démarche innovante : les actions éducatives familiales
- Prévenir l’illettrisme à l’école
- Lutter contre l’illettrisme en remobilisant les adultes parents
- Améliorer la relation parent école
Pourquoi l’ANLCI s’est intéressée à cette question ?
DES CONSTATS :
- Tous les parents souhaitent que leurs enfants réussissent
- Le plus difficile est d’inciter à la formation les personnes en situation d’illettrisme, en particulier, et à faible capital scolaire, en général : « avoir le déclic » pour OSER
- L’entrée en scolarité des enfants peut constituer « ce déclic »
DES CONSTATS QUI NOUS OBLIGENT A TROUVER DES SOLUTIONS :
- Les personnes en situation d’illettrisme ne sont pas autonomes dans les situations simples de la vie quotidienne.
- Parmi ces situations simples il y a toutes celles qui « jalonnent » le parcours scolaire.
- L’école et les acteurs qui la composent sont un sujet d’incompréhension, de non compréhension, de malentendus.
- Le langage scolaire est inaccessible réservé aux seuls initiés et qui se répand dans les autres espaces éducatifs : c’est la scolarisation des temps et des espaces de vie qui posent aussi problème.
Développer le partenariat entre les différentes institutions et les différents dispositifs à l’intérieur des structures.
Des exemples de malentendus qui mettent à mal la notion de partenariat :
« Il faut lire un livre à son enfant tous les jours » ou encore « Avec le cahier de texte numérique, vous pouvez plus facilement suivre la scolarité de vos enfants »
Pourquoi ?
C’est parfois impossible pour certains parents de répondre aux attentes des professionnels. La réponse des parents est: «Je ne suis pas capable de lire un livre à mon enfant » et c’est ainsi que je « condamne le parent à l’échec».
Alors qu’il suffirait de dire :
« C’est bien tous les jours de passer un moment avec votre enfant, de jouer avec lui, de parler avec lui, de feuilleter un album avec lui » Ou « Vous n’avez peut-être pas la possibilité de vous connecter, ou vous ne savez pas utiliser ces nouvelles techniques, nous pouvons vous aider »
La démarche des Actions Éducatives Familiales
Comment réconcilier les parents avec les compétences de base pour leur permettre d’accompagner plus efficacement leurs enfants scolarisés ?
La démarche des Actions Éducatives Familiales est née en 2008, portée par l’ANLCI, et a bénéficié d’une reconnaissance du ministère de l’Éducation nationale et de la Réussite éducative qui a permis le développement d’un kit spécifique sur cette démarche. Il ne s’agit pas de mettre en place un « dispositif de plus » mais de proposer des actions qui viennent s’articuler, renforcer, compléter, des supports ou dispositifs existants (Contrat local d’accompagnement à la scolarité, « ouvrir l’école aux parents », mallette des parents, réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, …) et aux cotés des partenaires identifiés (collectivités, CAF, services de l’État, associations…) et surtout de les rendre vraiment accessibles aux personnes confrontées à l’illettrisme.
3 paliers :
Palier 1 : INFORMER, S’INFORMER
Sensibiliser les professionnels et les bénévoles à la question de l’illettrisme
Palier 2 : MOBILISER, REMOBILISER
Changer de pratique vis à vis des parents, mettre en confiance
Inviter les parents à participer à une action existante ou en mettre une en œuvre qui les remobilise
Permettre aux parents d’accéder à des activités, de participer à des actions variées,
Informer les parents sur l’offre de formation de base, les accompagner.
Parce que des parents ont bénéficié d’actions de remobilisation informelle, certains peuvent émettre le besoin d’aller plus loin dans la ré-acquisition des savoirs de base.
Présentation des ateliers parents/ enfants mis en place l’après-midi par les différentes structures de proximité …
Palier 3 : orienter et former
Faire entrer en formation les parents en difficulté
En amont quelles solutions proposer en respectant REACTIVITÉ, PROXIMITÉ ET QUALITÉ ?
Une réflexion sur les outils et leviers pour finaliser une AEF :
- Formaliser le projet
- Penser le partenariat de manière élargie
- Partager des outils
- Prendre le temps de penser le projet
- Mobiliser toutes les compétences
- Valoriser le projet
- Formaliser les temps d’évaluation et de bilan du projet
Plus d’info : http://www.anlci.gouv.fr/Portail-AEF/Qu-est-ce-que-la-demarche-des-Actions-Educatives-Familiales/Une-demarche-en-3-temps